L'envie impérieuse de réinterpréter la magnifique Ferrari California de 1957 suivant des critères actuels s'est traduite par la création d'une nouvelle édition très séduisante de ce modèle qui a nourri durant un demi-siècle les rêves de très nombreux ferraristes.

Parmi les modèles les plus réussis réalisés par Ferrari en plus de soixante ans d'activité, la 250 GT California occupe sans nul doute un rôle de tout premier plan. A la fin des années 1950, cette voiture représenta une synthèse admirable de style et de performances. Ce fut Luigi Chinetti, l'importateur aux États-Unis des voitures au cheval cabré, qui incita l'usine de Maranello à préparer un modèle à carrosserie ouverte susceptible de satisfaire aux exigences du marché américain. Il devenait ainsi nécessaire de créer une voiture s'inscrivant dans la tradition des spiders italiens – qui remportaient au cours de cette décennie exceptionnelle un succès considérable avec les Alfa Romeo Giulietta et les Lancia Aurelia B24. Et le nouveau modèle devait aussi être capable de performances hors pair.

Les ateliers de la Carrozzeria Scaglietti de Modène s'acquittèrent remarquablement de la première partie de ce défi. Ils préparèrent un cabriolet aux lignes élégantes et sobres, reconnaissable à sa calandre unique en « gueule de requin » ornée du cheval cabré, à ses phares carénés sous Plexiglas, à ses ailes racées et à ses ouïes latérales caractéristiques. Quant à la mécanique de la California 1957, elle pouvait atteindre une vitesse d'environ 270 km/h à 7 000 tr/min.

Bien qu'elle n'ait été produite qu'à un peu plus d'une centaine d'exemplaires, la 250 California a marqué si profondément l'évolution de la firme au cheval cabré qu'elle fait à présent son retour sur le marché. Beau et séduisant, le nouveau cabriolet Ferrari a été présenté à l'automne 2008 au Mondial de l'automobile de Paris.

La signature Pininfarina figure en cursive sur les flancs de la nouvelle Ferrari California, en témoignage d'une longue collaboration entre les deux firmes. C'est en effet au célèbre carrossier turinois que l'on doit le design de la dernière voiture ouverte de Maranello, qui se caractérise par des éléments particulièrement innovants et des détails esthétiques issus du plus beau répertoire stylistique du constructeur. La grande calandre au centre de laquelle trône le cheval cabré, et qui est surmontée de groupes optiques à développement vertical semblables à ceux de la 599 GTB Fiorano, est un hommage aux inoubliables Gran Turismo de jadis. Autres références stylistiques: la petite prise d'air présente sur le capot, qui rappelle celle de la California de 1957, et surtout les ouïes, de même couleur que la carrosserie, présentes sur les flancs, au-dessus du blason classique au cheval cabré. Ces ouïes sont ménagées dans la profonde échancrure qui parcourt chacun des flancs et qui fait office d'élément de liaison avec les lignes du volume postérieur. Vue depuis la partie arrière, la nouvelle California affiche des groupes optiques circulaires semblables à ceux du modèle Enzo, un spoiler discret intégré à la carrosserie et mis en valeur par une fine rangée de LED, une bande noire et quatre sorties d'échappement disposées verticalement de chaque côté de la carrosserie.

Le toit rigide escamotable, innovant, témoigne lui aussi de l'excellence technologique et esthétique de la nouvelle California. Entièrement fabriqué en aluminium, il permet à la voiture d'être utilisée en configuration fermée ou en version cabriolet suivant les besoins. La cinématique sophistiquée contrôlée par des capteurs électroniques permet à la California de s'ouvrir ou de se refermer en 14 secondes à peine. Une fois replié, le toit métallique disparaît dans un espace dédié, ménagé derrière l'habitacle et occupant à peine 100 dm³.

« Si vous cherchez une GT qui vous procure de l'agrément, alors achetez la California », avait commenté le président de Ferrari, Luca di Montezemolo, à l'occasion de la présentation de la nouvelle voiture à Paris. Et il est certain qu'il s'agit d'un modèle extrêmement polyvalent, et capable d'offrir un confort de conduite optimal en toutes circonstances.

Tandis que la 250 GT California de jadis était équipée d'un 12 cylindres en V classique, le nouveau modèle affiche un V8 de 4 297 cm³ qui est monté pour la première fois en position avant sur un modèle de route. Ce nouveau moteur a peu de choses en commun avec les 8 cylindres plus récents, puisqu'il est à injection directe et qu'il s'inspire largement des propulseurs utilisés sur les monoplaces participant au Championnat A1GP. Son concepteur est le français Jean-Jacques His, qui s'est occupé dans les années 1980 des V6 suralimentés destinés à la formule 1 de l'ère Berger-Alboreto, avant d'accorder ses soins au V12 atmosphérique entré en scène en 1989 sur les monoplaces de Berger et de Nigel Mansell, alors nouveau ferrariste. Et His explique ainsi les avantages de l'injection directe: « Il s'agit d'un système très perfectionné doté d'injecteurs qui vaporisent à une pression de 200 bars, et non plus de 120, de façon à mieux pulvériser l'essence dans les chambres de combustion, avec tous les avantages en termes de combustion, d'émission et de consommation que cela entraîne. » La puissance maximale de ce moteur est exceptionnelle, à l'image de ses performances: 460 ch à 7 750 tr/min, une vitesse de pointe de près de 310 km/h et un passage de 0 à 100 km/h en moins de 4 secondes.

La boîte séquentielle à 7 rapports à double embrayage est tout aussi innovante: au moment du changement de vitesse, le rapport inférieur ou supérieur est déjà engagé, de sorte que le passage se fait presque immédiatement, sans perte de puissance.

Le contrôle de traction et de stabilité ( F1-Trac ) est issu des monoplaces de F1, tout comme le différentiel à gestion électronique ( E-Diff ) sur lequel il est possible d'agir grâce à une molette dédiée. Sans oublier le launch-control, un système anti-patinage qui permet d'exploiter au mieux le couple transmis aux roues lors d'un départ arrêté. La California: une authentique Gran Turismo qui a l'âme d'une voiture de course.

La california de 1957 se trouve déjà dans ma collection ( http://www.ma-collection-auto-1-43e.be )et celle de 2008 vient la rejoindre dans la rubrique « Coup de cœur »

Jacques.