Quarante ans se sont écoulés. La soucoupe volante Citroën s'insère toujours avec maestria dans la circulation actuelle. Les accélérations sont encore convaincantes, à défaut d'être spectaculaires. Dans de bonnes conditions, une SM bien réglée abat le 1 000 mètres départ arrêté en à peine plus de 30 secondes – la différence entre les deux versions ( 3 carburateurs Weber 42DCNF ou injection électronique Bosch ) n'est pas significative – une prestation qui la place dans la bonne moyenne de l'époque, à égalité avec une Fiat Dino ou une Mercedes-Benz 280 SE, une Porsche 911 E plus légère la distançant toutefois d'une bonne seconde. Avantagée par son aérodynamisme efficace, la SM se distingue en revanche par sa vitesse de pointe plus élevée. Elle « vaut » un vrai 220 km/h chrono – le 0 – 100 km/h est parcouru en 9 secondes environ – tandis que la variante à injection frise, elle, les 230 km/h. Déconcertante, la SM l'est assurément. Car ses performances hors du commun ne demandent aucun investissement physique de la part de son conducteur, comme l'exigerait une Ferrari Daytona ou une Jaguar type E. Entièrement dévolu à son service, l'impressionnant arsenal technologique gomme toute sensation propre à une « vulgaire » automobile, fut-elle sportive. La grosse Citroën survole la route comme elle survole les débats. A maints égards, elle est bien la meilleure, en tenue de cap comme en virage, au freinage comme en agilité. Elle se joue du vent latéral comme des enchaînements de courbes. A tel point que le pilote néophyte aura le plus grand mal à cerner ses limites, et atteindra plus rapidement les siennes que celles de sa machine. Le terrain de chasse de la SM demeure bien sûr l'autoroute – elle est conçue pour monopoliser la file de gauche – sur laquelle elle confère à son impavide propriétaire un sentiment de réelle invincibilité, en fondant impitoyablement sur des proies parfois bien plus puissantes qu'elles. Rivée à l'asphalte grâce à sa suspension hydropneumatique, la SM tient magistralement son cap, tel un missile à tête chercheuse accroché à sa cible, la fantastique direction Diravi « verrouillant » littéralement son train avant. Certes, la Citroën est loin d'être la GT la plus rapide en vitesse pure, mais elle peut soutenir longtemps des moyennes très élevées, même sous la pluie. Peu de sportives contemporaines faisaient preuve d'autant de polyvalence... Ce n'est pas pour rien que les ingénieurs de Michelin utilisèrent deux SM bodybuildées destinées à tester à très grande vitesse toutes sortes de pneumatiques, parfois jusqu'à l'éclatement. La gendarmerie autoroutière l'adopta également. Intercepteur idéal, le redoutable coupé s'avérait bien plus sécurisant à vitesse élevée que les berlinettes Alpine qu'il remplaçait, handicapées par leur tenue de cap aléatoire et leur grande sensibilité au vent latéral. A qui pouvait-il valablement se mesurer, hormis d'autres SM « civiles » lancées à toute allure ? Décidément, la légendaire Citroën n'était vraiment pas faite pour les limitations de vitesses imposées sur autoroute ( en France ) dès 1973...

Xavier CHAUVIN.

La miniature IXO que je vous présente en illustration fait partie de la collection « passion Citroën » Citroën SM modèle 1970.

Désolé de vous avoir fait attendre une vingtaine de jours pour poster un nouvel article...mais mon temps libre de pensionné a été fortement réduit...si si, j'ose le dire.

J'ai aussi parcouru plusieurs centaines de kilomètres avec mon nouveau joujou ( Peugeot 508 BMP ) et je me demande comment j'ai pu conduire aussi longtemps avec une boîte manuelle. Le full automatique est vachement reposant surtout dans le confort, la souplesse, la puissance à la demande, le silence et la tenue de route exemplaire. Quant à la boîte robotisée avec passage des vitesses ( 6 ) au volant, elle est bluffante...surtout en conduite sportive. 1500 km d'autonomie...le rêve.

La dernière miniature que vous pourrez admirer sur mon site http://www.ma-collection-auto-1-43e.be est une Alfa Romeo 1900 Ti Super de 1956.

Jacques.