On connaît le succès rencontré par la Fiat 600 et, à l'heure de son remplacement, on décide de reprendre la formule en la mettant au goût du jour. Ainsi naît la 850, qui se caractérisera par des déclinaisons très séduisantes.

A l'orée des années soixante, les séquelles de la Seconde Guerre mondiale sont estompées et les Iialiens traversent une époque dedolce vitaoù la voiture et la formidable liberté qu'elle procure tiennent une place prépondérante. Les Fiat 600 et 500, petites voitures populaires, participent pleinement à l'enthousiasme général. D'autres modèles, plus hauts de gamme, de la famille des 1800, 2100 et 2300 cm³, sont venus enrichir l'offre Fiat, tandis que les 1300 et 1500 cm³, plus compactes, occupent le milieu de gamme.

La 600 comme base .

Mais en ce début de décennie soixante, la direction songe déjà au successeur de la 600, sortie en 1955 et qui remporte un large succès. Ne pas s'endormir sur ses lauriers, suciter l'intérêt du public en plaçant un nouveau modèle dans la lignée de l'aïnée, tel est le souhait de beaucoup à Turin. D'autres pensent qu'il serait en fait beaucoup plus sage de perfectionner la petite auto, la reconduisant dans le temps en permettant ainsi de réduire son coût. Ce sont les tenants de la première thèse qui l'emportent et ingénieurs et stylistes vont plancher sur un nouveau projet dénommé 100 G. La date de commercialisation est fixée au printemps 1964. Matérialisation du projet 100 G, la Fiat 850 reprend la plate-forme de la 600 et dévoile une architecture comparable, avec le moteur 4 cylindres en ligne refroidi par eau et placé en porte à faux à l'arrière. L'essentiel se passe donc à l'arrière, avec à l'origine un 843 cm³ ( soupapes en tête à culbuteurs, couple maxi de 6,1 m.kg à 3 600 tr/mn ). Ce vaillant petit moteur est alimenté par un carburateur inversé simple corps Weber 30 ICF 4 ou un Solex C 30 PIB 4. Il est accouplé à une boîte de vitesses ( levier au plancher ) disposant de 4 vitesses synchronisées. Le système de freinage adopte des freins hydrauliques à tambour. Le train avant à roues indépendantes fait appel à un ressort à lames transversales et triangles supérieurs, amortisseurs hydrauliques télescopiques, tandis que l'arrière, à roues indépendantes, reçoit des triangles et ressorts hélicoïdaux.

Dans l'urgence.

Dans son livre de souvenirsMes quarantes ans chez Fiat,Dante Giacosa raconte une anecdote amusante à propos de la genèse de la 850.S'agissant de la remplaçante de la 600, pour faire vite et économique, les ingénieurs du bureau du style ont dessiné une auto lui ressemblant beaucoup, quoique agrandie. Or, à quelques mois de la mise en production, les essais visant à tester les qualités aérodynamiques de l'auto s'avèrent catastrophiques. La forme de la partie arrière ( légèrement tombante ) est rendue responsable d'un manque de brio : bien que disposant d'une puissance supérieure à la 600 ( 42 ch contre 29 ), la vitesse maximale est à peine plus importante. Dans l'urgence est greffé une sorte de coffre grossièrement stylisé, et cette opération esthétique produit les effets escomptés : l'auto dépasse alors les 120 km/h. Reste à mettre ce nouveau dessin en production, alors que tout est fin prêt à l'usine pour le précédent. En un temps record, les ingénieurs refont la partie arrière du modèle en plâtre, reportent les nouvelles cotes point par point, modifie le « master » ( modèle en bois définitif ), forment les estampes et les coques destinées à l'usine...Au prix d'un travail intense et de nombreuses heures supplémentaires, la production peut commencer sans retard.

Un coupé maison.

Moins d'un an après sa sortie, le coach se trouve épaulé par un modèle qui fait sensation lors du Salon de Genève en mars 1965. Il s'agit d'un coupé ( 2+2, c'est -à-dire que la minuscule banquette arrière est plutôt du genre exigüe ), à la ligne particulièrement réussie, due aux stylistes maison, en particulier à Felice Mario Boano, carrossier de formation et qui sera conseiller du style chez Fiat. Pour Dante Giacosa, le modèle demeure l'un des plus beaux que Fiat ait jamais construit. Il est vrai que la silhouette s'annonce particulièrement réussie, avec des lignes tendues, un arrière tronqué qui reflète un certain dynamisme, une belle surface vitrée et une vitre arrière à pan coupé. L'habitacle affiche des finitions et une présentation générale très soignées. A l'avant se distingue le nouvel écusson pour les modèles à vocation sportive : un médaillon ceint de lauriers afin de rappeler les succès sportifs de la marque...quelques années auparavant ! Le coupé embarque la même mécanique que le coach, mais ici la puissance a été augmentée : 47 ch pour une vitesse maximale de 145 km/h. En 1968, le coupé bénéficie également du 903 cm³ et se reconnaît extérieurement à ses phares longue portée et à ses doubles feux arrière. Le coupé disparaît des catalogues à l'été 1971 mais connaît de nos jours une deuxième vie grâce à l'engouement des collectionneurs grâce à son esthétique et à sa mécanique sympathiques.

Des liens étroits.

A la genèse du projet de la 850, on trouve l'ingénieur Montabone, qui quelques temps auparavant avait signé, en collaboration notamment avec Mario Revelli de Beaumont, un modèle qui allait compter : la Simca 1000. On se souvient en effet des liens très étroits qui unissaient les deux constructeurs, sans compter que Montabone, qui avait débuté en 1937 chez Fiat, devint directeur du centre technique Simca...avant de rejoindre Turin ! Or, il est amusant de constater qu'une des premières esquisses du projet 122 en Italie ( la future 1000 ) reprenait une forme proche de celle de la 600. Cette étude fut abandonnée pour la Simca mais certains détails resurgirent sur la 850.

Prix d'époque.

La Fiat 850 en version coach était disponible en France à l'automne 1965 au prix de6 490 F.Le spider avoisinait, toujours sur le marché français, les11 000 Fet le coupé coûtait8 990 F.

Chiffres de production .

Toutes versions confondues, les Fiat 850 furent produites à plus de1 milliond'exemplaires, ce qui témoigne de leur joli succès.

Fiche technique :Fiat 850 coach ; 4 cylindres en ligne ; 843 cm³ ; 42 ch à 5 300 tr/mn ; carburateur inversé simple corps Weber ; soupapes en tête , arbre à cames latéral ; boîte manuelle à 4 rapports synchronisés ; 670 kg et 120 km/h.

Extrait de « Voitures années 60 de collection » Hachette Livre: Rédaction: Marc-Antoine Colin, Jean-Pierre Dauliac, Jean-François Krause, Marie-Claire Lauvray, Patrick Lesueur, Christian Longueville, Dominique Pascal et Philippe Vigneron.

Les miniatures présentées en illustration, sont : laFiat 850 Coach de 1964et laFiat 850 Coupé de 1967.

Vous trouverez cette semaine comme nouveauté sur mon site de collectionneur : http://www.ma-collection-auto-1-43e.be laFerrari 375 America Coupé « Gianni Agnelli » de 1955ainsi que les photos avant/arrière des miniatures suivantes :l'Oldsmobile Toronado de 1966 ; la Peugeot 401 Eclipse de 1935 ; la Pontiac Firebird ( 1ère génération ) de 1967 ; la Porsche 550 Spyder de 1953 et la Panhard Dyna X de 1950.

Bonne semaine à tous.

Jacques.