Avant de vous présenter mon nouvel article, je voudrais d'abord m'excuser pour ce retard. En outre, la joute 3GG/Dédé dans les commentaires de mon article précédent lui a apporté un peu de piment. Et c'est tant mieux ! Bon. Mon cœur balance un peu...beaucoup... du côté Opel compte tenu du fait que cette marque a fait partie intégrante de ma jeunesse. Si 3GG est un pourfendeur d'Opel, j'ai pour ma part écrasé une Commodore à l'insu de mon propre gré, mais aussi sans mettre en cause la qualité de l'automobile ( verglas ). GM allemagne contre Ford allemagne ! Qui peut dire quel est le meilleur ! Moi en tout cas, je roule en 508 maintenant et ne voudrais pour rien au monde en changer. Il y a donc à boire...et à manger pour chacun de nous. Que le meilleur gagne !

Guide d'achat :

Les coupé et cabriolet Traction figurent parmi les modèles les plus recherchés de la marque Citroën. Leur valeur reste très élevée et les exemplaires authentiques sont plutôt rares. Il faut se montrer d'autant plus circonspect avant de conclure l'achat...

La cote des coupés et cabriolets Traction est sans commune mesure avec celle des berlines, beaucoup plus courantes. Un coupé « Léger », en 7 comme en 11, s'échange dans une fourchette comprise entre 90 000 et 120 000 €, son homologue « Large », encore plus rare, les dépasse aisément. Encore faut-il le dénicher...

Un peu plus répandu, le cabriolet avoisine les mêmes valeurs et atteint aisément les 120 000 € - il est particulièrement convoité en configuration « Performance » muni de ses jantes Pilote – pour culminer à près de 140/150 000 € en version « Large ». Enfin, une berline AEAT peut facilement prétendre à 60 000/70 000 €. Des estimations théoriques pour des exemplaires en très bon état, restaurés et dûment authentifiés. De manière générale, les coupés et cabriolets Traction requièrent donc une certaine vigilance, car nombre de répliques réalisées plus ou moins habillement sur une base de berline sont venues encombrer le marché ces dernières années. Assez faciles à démasquer – on pense surtout aux véhicules transformés au Vietnam –ces dernières pèchent par des proportions approximatives, souvent mal rendues, notamment au niveau de la poupe, des portières, des galbes si particuliers du pavillon du coupé ou de la baie de pare-brise, difficiles à reproduire pour un non-initié. Même constat pour les véhicules découvrables, qui nécessitent des renforts de caisse conséquents, opération qui n'est pas à la portée du premier carrossier amateur venu. En outre, ces véhicules risquent fort de poser problème avec les assureurs en cas d'accident grave, nombre d'entre eux n'ayant pas de carte grise conforme. Un amateur averti en vaut deux : et en cas de doute, il ne faut pas hésiter à solliciter le club et le Conservatoire Citroën qui peuvent s'avérer d'une aide précieuse. Ce dernier conserve d'ailleurs les mains courantes des véhicules sortis d'usine qui possèdent leur propre désignation : « RPV » ( Roadster Petite Voiture ), « RPVL » ( Roadster Petite Voiture Large ), « CPV » ( Coupé Petite Voiture ), « CPVL » ( Coupé Petite Voiture Large ).

La caisse des coupés et des cabriolets s'avère assez différente de celle de la berline : situés entre la portière et le passage de roue arrière, deux renforts spécifiques rigidifient la poupe. Particulièrement sensibles à la rouille, ces deux pièces de tôle sont à inspecter en priorité – elles sont évidemment plus longues et plus vulnérables encore sur les versions larges –avec les fameux jambonneaux qui supportent l'ensemble mécanique. Sur le cabriolet, un arc-boutant relie le garde-boue au bac à capote. Les bas de caisse, les planchers et les portières souffrent également de la corrosion. L'étanchéité n'étant pas la vertu première du modèle, loin s'en faut, l'humidité a pu également s'infiltrer dans le spider. Évidemment, un exemplaire très corrodé exigera les compétences d'un spécialiste, avec les conséquences financières que l'on peut imaginer. Par ailleurs, il faut savoir que la structure arrière de ces modèles a sensiblement évolué au cours de ses cinq dernières années de production : les pièces de tôlerie ne sont pas disponibles et devront être formées à l'unité. L'accastillage propre au modèle est particulièrement difficile à retrouver, notamment les célèbres « flammes » de portières. Il faut bien connaître le « milieu » de la Traction et ne pas hésiter à parcourir assidûment les bourses d'échange. Certaines voitures ont été progressivement dépouillées de leurs éléments originels, « rajeunies » avec des pare-chocs droits et des calandres plus récentes, voire des calandres-accessoires très courantes à l'époque. Les plus anciennes ont été très souvent maquillées en modèles post-1938, à grand renfort de jantes Piloteet de moteurs plus puissants, certaines 7 ayant été converties en 11. Une démarche logique durant les années 1950, lorsque ces « vieilles » voitures d'occasion étaient hâtivement modernisées pour paraître plus récentes. Mais elle engendre un véritable parcours du combattant pour le collectionneur soucieux de restaurer sa monture dans sa stricte configuration d'origine. C'est un fait, les coupés et cabriolets ont souvent connu des vies agitées, aux mains de propriétaires désargentés, leur réputation de robustesse leur ayant parfois porté préjudice. Usées jusqu'à la corde, les survivantes n'en ont que plus de mérite : Olivier Lemesre et Olivier de Serres ont recensé à ce jour 450 cabriolets et 117 coupés.

Le fameux « tournebroche » de l'ingénieur Sainturat constitue assurément le point fort de l'auto : solide et endurant, il ne pose guère de problèmes d'entretien, et n'achèvera d'ailleurs sa très longue carrière qu'à la fin des années 1970 – considérablement modifiées toutefois –sous le capot des CX. Comme tout véhicule conçu dans les années 1930 – les embouteillages étaient alors peu fréquents – le système de refroidissement s'avère un peu sous-dimensionné. L'ajout d'un ventilateur électrique n'est pas à négliger si l'on veut affronter les parcours urbains en toute quiétude. Si elle ne brille pas par sa précision, la boîte de vitesses est réputée elle aussi assez solide : les deux synchros supérieurs sont souvent fatigués, et les vitesses « accrochent » lors des changements de rapport, ce qui nuit un peu à l'agrément de conduite. Et la tringlerie est assez complexe à remettre en état. Classique et simple – nous oserions dire « moderne » -le reste ne pose guère de difficultés. Bien sûr, la belle Citroën réclame de bons pneus, des amortisseurs récents et un train avant en bon état pour prodiguer sa légendaire tenue de route, toujours d'actualité. Les freins à commande hydraulique n'imposent pas les réglages fréquents de leurs homologues mécaniques, très répandus à l'époque. L'électricité en 6 volts est simple et s'avère assez facile à refaire le cas échéant. Il est conseillé d'y adapter une boîte à fusibles, non prévue à l'origine. Les garnissages intérieurs et la capote nécessitent bien sûr un budget conséquent pour retrouver toute leur superbe. Les cardans des premières versions, trop faibles, ont été rapidement remplacés au gré des révisions effectuées en concession. La fiabilité perfectible des premiers exemplaires doit être rangée au rayon des légendes : si le propriétaire originel a sans doute essuyé les plâtres en son époque, une auto convenablement restaurée ne souffre plus des problèmes qu'elle pouvait rencontrer à sa sortie d'usine. Les pièces mécaniques se retrouvent relativement facilement – il faut bien prendre conscience qu'il s'agit quand même de modèles d'avant-guerre – exception faite des premiers types de moteurs devenus très rares. La difficulté consistera plutôt à remettre le véhicule dans sa bonne configuration d'origine ( teintes, équipements, détails de finition ) tant le modèle a évolué durant ses premiers millésimes. Enfin, la présence d'accessoires d'époque, telle la très désirable boîte de vitesse à quatre rapports Reda, n'est pas à négliger. Une longue quête initiatique pour le Ctroëniste émérite...

Texte : Xavier Chauvin.

Les miniatures en illustration sont: en haut en vert: Citroën Traction Avant 7B Faux-cabriolet de 1934; au centre, couleur sable: Citroën Traction Avant 15 Six Découvrable de 1949.

Cette semaine, n'en déplaise à notre ami 3GG, ce sera encore ( je vous avais prévenu ) une Opel que je vous présente sur mon site de collectionneur: http://www.ma-collection-auto-1-43e.be - la Rekord P2 Berline 1700 de 1960.

Jacques.